10 Pic Saint-Loup rosés pour bien passer l’été
L’aire d’appellation Pic Saint-Loup s’étend juste au nord de Montpellier, dominée par le massif du même nom et d’autres reliefs imposants, comme la montagne de l’Hortus. Dans le renouveau du vignoble languedocien, Pic Saint-Loup a été pionnière sur le terrain de l’ambition grâce à une dynamique vigneronne qui a su exploiter le potentiel d’un terroir unique, sous la double influence d’une Méditerranée toute proche et des Cévennes, à l’endroit de leurs premiers contreforts. Ses rouges se sont ainsi largement distingués et ont porté haut les couleurs de toute une région. Malgré un long parcours dans l’excellence, l’appellation n’obtiendra son statut d’AOC à part entière qu’en 2016, une promotion méritée pourtant de longue date pour ses vins rouges. Modestes dans sa production (10-15 %), les rosés bénéficient du même label et, sur la foi du millésime 2017, s’avèrent en être de dignes représentants, avec en prime une identité de terroir généralement bien affirmée.
Mes coups de cœur dans le millésime 2017
A l’occasion d’une dégustation portant sur 17 rosés, 10 d’entre eux m’ont paru dignes d’une très bonne mention, un pourcentage plutôt élevé et qui fait dire que les producteurs de Pic Saint-Loup font l’effort d’honorer une étiquette qualifiant le haut de la hiérarchie languedocienne.
Puissants ou généreux, quasiment tous les vins reflètent un millésime chaud, les plus accomplis parvenant à le faire oublier par un équilibre exemplaire. Les profils sont ceux d’expressions bien en matière, sans toutefois s’en ressentir, suggérant par-là une vocation dite gastronomique, d’autant plus affirmée que le registre aromatique dominant joue sur une fraîcheur tonique. Un duo syrah-grenache compose une majorité de vins, le mourvèdre les complétant parfois, alors que le cinsault n’est présent qu’en de rares assemblages. C’est par une nature minérale que l’on distingue l’effet terroir de Pic Saint-Loup. Il est sous-jacent dans maintes expressions, s’exprimant en fin de bouche par une granulation typique, doublée d’une salinité plus ou moins prononcée.
Les Coteaux du Pic – Les Déesses Muettes
Plaisant par sa nature parfumée et une forme parfaitement équilibrée, il exprime un fruit franc et pulpeux, qu’une finale reconduit en gagnant ainsi tout son attrait, et laisse en rémanence une surprenante sensation poivrée.
6,50 €
Le Chemin des Rêves – Abracadabra
D’engageantes senteurs fraîches, finement toniques (pulpe d’orange) et florales, préfigurent le côté vivace d’une expression puissante et d’un grand format, d’où émane une matière tactile et imprégnée de minéral.
8,50 €
Mas Peyrolle – Goloso
La sapidité et la dynamique du fruit (pulpe d’agrumes, fenouil) caractérise l’entière expression de ce rosé dont le penchant généreux n’entame pas une constitution équilibrée et non dénuée d’élégance.
8,50 €
Château Lascaux – Carra
Des arômes intenses et pénétrants forment l’heureuse introduction à une expression atteignant un haut degré d’achèvement en matière de fraîcheur, d’équilibre et de raffinement de fruit. Juteuse à souhait, elle ne manque ni de sapidité ni de présence, et réaffirme ses qualités dans une finale où l’on apprécie le piquant d’une minéralité saline.
9 €
Château de la Salade Saint-Henri – Rosa Rosae
Faite de senteurs subtiles pouvant rappeler le kumquat, son approche contraste avec une bouche de belle ampleur, d’un goût frais insistant, que stimulent des amers fruités (zeste) du meilleur effet.
9 €
Mas Bruguière – L’Arbousé
Des odeurs évoquant la garrigue dénotent sa personnalité. Son profil s’avère très harmonieux, garni de sensations tactiles et de saveurs nuancées, que couronne une belle énergie d’essence anisée. L’ensemble se distingue encore par le rendu soyeux d’une texture minérale.
10 €
Château La Roque
Son fin bouquet joue sur un registre tonique rappelant la peau d’agrumes, tandis qu’un goût plutôt citronné participe du caractère énergique et désaltérant d’un rosé au meilleur de sa vocation et qui ne manque ni de corps ni de format.
10 €
Château de Lancyre – D’ici on voit la mer
Le nez découvre comme des fruits rouges légèrement acidulés (fraise) et définit la nature gourmande d’un vin ample, dont la chair régale et fait saliver, malgré la perception d’un fond généreux.
11 €
L’Hortus – Bergerie de L’Hortus
Au nez, de fins effluves distinguent sa fraîcheur, tandis que le palais est conquis par un grand volume et une substance savoureuse pleine de vitalité et persistante, que vient ponctuer une note minérale saline.
11,90 €
La Gravette – Gravettissime
Une élégante expressivité façonne le caractère de ce rosé tout en plénitude, pulpeux dans sa texture, tonique dans son fruit et dans l’impression qu’il laisse en bouche.
12 €
Crédit-photo : Syndicat AOP Pic Saint-Loup – Régis Domergue
L’auteur de l’article : Diplômé en histoire de l’art, Mohamed Boudellal est journaliste et consultant en vins. Il a écrit pour la presse spécialisée, principalement pour la Revue du Vin de France et d’autres titres comme L’Amateur de Bordeaux, Gault & Millau et Terre de Vins. Co-auteur dans l’édition 2016 du « Grand Larousse du Vin ». |
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